Bègles, une ville Fleurie
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Des galeries, de l’argent, des galeries qui coûtent de l’argent, une entrée qui coûte de l’argent, un artiste qui empoche l’argent de l’entrée qui coûte de l’argent dans la galerie qui coûte de l’argent qui expose des œuvres qui coûtent de l’argent. C’est le marché de l’art. Le bibelot de mamie ne coûte pas d’argent. Carré blanc sur fond blanc coûte de l’argent. C’est de l’art. L’art est-ce du vol mais qu’est-ce que voler de l’art ? Qui faut-il écouter ? L’artiste ou le spectateur, le marchand ? Si la personne doit choisir entre la Joconde ou le dessin plutôt réussi de son fils, lequel va-t-il afficher dans sa chambre et pourquoi ? Un dessin au stylo baveux ne peut-il valoir plus cher qu’une huile sur toile de Van Gogh dans l’avis collectif ? Le père attentionné mettra son dessin au stylo baveux sur la porte de ses toilettes avec affection, le PDG de la multinationale y mettra un Soulages, d’une tout autre valeur. Parce que ça coûte de l’argent, parce que c’est incontestablement beau. Ça se remarque, ça ne se laisse pas traîner, pourrir, écraser. C’est une production noble issue de matériaux nobles. Et si nous renversions la tendance ? Voir l’art dans la rue, devant tout le monde, le visiter à sa guise, l’explorer, se l’accaparer. N’écouter que son envie ? Se munir d’un rien pour faire un tout ? Avoir le don de remarquer l’imperceptible piétiné, dissimulé, comme on remarque la singularité d’un dessin maladroit. Savoir se servir de ce que l’on nous offre sans y apporter de réelle modification, seulement dans la composition. Et là réside une difficulté aussi grande que de mélanger les couleurs avec précision sur un tableau. Manipuler comme un pinceau, admirer la matière brute pour l’exploiter. Ressentir avant même l’observateur la sensation de l’œuvre, pour pouvoir ensuite l’entendre dire : Waw, du sale !
Un ramassis de merveilles
Vous connaissez sans doute le proverbe: “Deux personnes, hormis une, peuvent découvrir une beauté cachée”